"Avec l'expérience, je fais ce constat : qu'importe l'âge, le public ou le lieu pour transmettre, l'Origazoom, le Street Art et la culture hip-hop, l'unité est un message que je perpétue. Nos cultures sont des richesses pour la paix, qui grandissent lorsqu'elles sont partagées. Elles évoluent, se diversifient pour que chacun puisse s'ouvrir aux autres. C'est pour cela que j'encourage vivement toutes les initiatives hip-hop qui laissent une grande place à la paix où chaque différence, chaque singularité peut s'exprimer !
Je tiens à remercier tous les enfants, jeunes et moins jeunes qui soutiennent et enrichissent ces cultures de rue, les artistes, acteurs du MOUVEMENT HIP-HOP qui ne cessent de les développer en leur donnant du sens au travers de leurs messages et ainsi ne laissent pas de place à l'ignorance, les acteurs sociaux et culturels qui créent des espaces d'expression et permettent d'amplifier le message positif du hip-hop et des arts urbains. Je remercie toutes ces familles qui ont su nous faire partager leurs différentes cultures, leur liberté, le respect des autres ...
J'ai toujours donné de l’importance aux messages, à la culture et aux techniques que véhicule mon expression artistique. Je les transmets au travers d'ateliers, auprès du plus grand nombre et je partage avec vous l'essentiel de ma pratique artistique (graffiti, aérograttage, spray painting, calligraphie, l'Origazoom) sur origazoom.fr.
N'hésitez pas à m'envoyer vos informations et documents pour enrichir ensemble ce sujet !"
L.Fixaris
C’est un style de musique issu du reggae et des sound systems, avec des sons électroniques ajoutés (synthétiseurs, samplers, boites à rythmes, dj) où le chanteur ou “toaster” vient poser sa voix, dans un phrasé très rapide et un rythme accéléré, à la façon des toasters jamaïcains, tel U ROY, pionnier du “toasting” . Sur un “riddim” ou “dub” : morceau de musique formant la base d’une chanson, le toaster viendra poser ses paroles.
Le raggamuffin, (patois jamaïcain, signifiant déguenillé, venant de l’anglais “rags” haillons et “mufff” empoté, bon à rien, par extension en Jamaïque, être raggamuffin, c'est être “quelqu’un de débrouillard”), est apparu dans les années 80 en Jamaïque, dans les soirées ou “dancehall” (qui existaient depuis déjà longtemps !).
Il désigne autant une catégorie de personne qu’un nouveau genre musical reggae ; On pourrait dire que c’est un mélange de reggae et de rap ! Il est devenu populaire parce qu’il faisait passer des idées engagées, mais aussi toutes sortes de messages : des histoires, des faits réels, des paroles crues aussi (slackness), dans le style “lover” plus romantique, également, ... dans les textes !
En Jamaïque, être ragga, c’est un état d’esprit, une façon de vivre ! on connait BUJU BANTON, BEENIE MAN, SEAN PAUL ...
Le ragga s’est considérablement développé depuis, dans les Caraïbes, aux Etats-Unis, avec “MC JAMALSKI” ... en Europe, où il a très vite pris de l’importance, notamment en France, avec des groupes célèbres comme RAGGASONIC, MASSILIA SOUND SYSTEM, SAÏ-SAÏ, PIERPOLJAK, TONTON DAVID, SINSEMILIA ... sans oublier l’Afrique, où le ragga est très actif également.
Le reggae est né à la Jamaïque et est intrinsèquement lié à l’histoire de ce petit pays des Antilles. Cette musique prend ses racines dans des contextes sociaux et culturels rudes qui se sont succédés avec l’arrivée de l’esclavage, de la colonisation, des différentes migrations, des influences des U.S.A., de l’évangélisation, puis de l’indépendance, de l’effondrement de l’économie jamaïcaine, des guerres entre partis politiques ...
Le “mento”, premier grand style de musique populaire jamaïcaine, né au XIXe siècle, traditionnel, issu des campagnes, joué avec des instruments rudimentaires : banjo, guitare acoustique, instruments à vent construits artisanalement. Le mento urbain apparaît lui plus tard, il prendra une autre ampleur et sera joué par des musiciens professionnels, s’aidant de nouveaux instruments, plus techniques et modernes, le piano y est ajouté aussi. Ces groupes sont organisés et perfectionnés, ils amènent d’autres influences “latinos”. Stanley Beckford en sera un des précurseurs.
Le calypso (musique de fête à Trinidad aux Antilles, faite de rythmes africains et de sonorités européennes) influencera aussi le mento. Le mento est un croisement d’influences européennes, africaines (bantoues) et caribéennes.
Les thèmes du mento : tous les thèmes de la vie courante sont mis en avant, comme des recettes de cuisine, l’amour, l’humour, les rapports et les idées entre les humains, des allusions sexuelles représentées dans un courant musical appelé “slackness” qui traverse toutes les époques, le rap américain y fait largement référence dans le “gangsta rap” aujourd’hui.
Le style “nyahbingi”, s’illustre par une musique faite de percussions et utilisé par les rastafaris lors de leurs chants traditionnels. Le nyahbingi désigne aussi un ordre rastafari à la particularité d’être communautaire, à ce titre il n’y a donc pas de chef, à la différence des “Twelves Tribes of Israël” à laquelle est lié “Bob Marley” ou encore les “Bobo Ashantis”, de Prince Emmanuel ...
Le “ska”, date des années 60. Il mélange le rhythm & blues américain, le jazz, entre autres. Avec le mento il donne naissance au rythm’blues jamaïcain, appelé aussi “shuffle”, le shufffle devient le ska, propulsé par les sound systems, les paroles sont joyeuses et pleine d’espoir, liées au contexte social de l’époque où l’île devient indépendante (1962). Les grands artistes de cette période en sont “Desmond Dekker”, “Prince Buster”, “Toots and the Maytals”, “Derrick Morgan” , “les Skatalites”, “Yellowman” ... le ska sert d’accompagnement aux lyrics, il est tout autant une musique instrumentale.
Le “rocksteady”, la soul noire américaine (James Brown ...) influencent le ska qui à sont tour se transforme en rocksteady. Ce genre musical est largement pratiqué par les “rude boys”, jeunes aux allures de gangsters, adeptes du mouvement “Black Power” et de musique soul afro-américaine. Ceux-ci sont sensibles et solidaires des actions pour les droits civiques menées aux Etats-Unis par Malcolm X, les “Blacks Panthers” ... et dont les textes sont parfois violents, en réaction au contexte social et économique de leur pays (répression contre les rastas, injustices, pauvreté et violence dans les ghettos) ; le gangsta rap américain s’inscrit dans cette continuité.
Il faut souligner que la Jamaïque est le berceau du Dj’ing, celui-ci est l’ancêtre du rap américain avec “Kool Herc”, comme figure emblématique des dj’s hip-hop.
Le “early reggae”, sera un nouveau style sur un tempo plus rapide où les instruments vont se démarquer comme l’orgue par exemple. Ce genre musical eut beaucoup de succès en Angleterre, notamment auprès du mouvement “skinhead”, à tel point qu’on nouveau courant appelé “skinhead reggae” vit le jour. Le mouvement “skinhead reggae” (“Derrick Morgan”, “Symarip”, en sont des références), diminua considérablement lorsque les textes reggae s’orientèrent vers le rastafarisme et changèrent aussi dans le tempo qui devint moins rapide. On retrouve dans ce registre aussi des artistes très importants comme “les “Maytals”, “Desmond Dekker”, Laurel Aitken”, entre autres ...
L’idéologie “rastafari” émerge dans les années 20, avec Marcus Mosiah Garvey, jamaïcain noir, émigré aux Etats-Unis, activiste politique, journaliste, il met en avant de façon radicale l’unification universelle des noirs (black nationalism) et prône leur retour en Afrique, leur vraie “mère patrie”.
En 1924, Le révérend James Morris Webb, lors d’un prêche, fait une prédiction : “Regardez vers l’Afrique où un roi noir sera couronné et apportera la délivrance au peuple noir” (cette prédiction fut attribuée en Jamaïque à Marcus Garvey en 1927). En effet, en 1930, en Ethiopie, “Ras Tafari” est couronné, il succède à Ménélik et devient le “roi des rois” le Négus Haïlé Sélassié qui veut dire : “puissance de la trinité”.
“Léonard Percival Howell”, Jamaïcain émigré lui aussi aux Etats-Unis, ami de Marcus Garvey, de retour en Jamaïque en 1932, soutient sa théorie et contribue très activement à la déification d’Haïlé Sélassié et à l’idée du “retour en terre promise, en Ethiopie, terre qui sera appelée par les rastas “Zion”.
Léonard Howell voit dans ce couronnement, la prédiction de Marcus Garvey !, il fonde en Jamaïque la première communauté rasta du “Pinnacle” avec ses adeptes et prend le nom de “Ganguru Maragh” ou “Gong”. Longtemps persécutée par les autorités publiques, la communauté se disperse dans d’autres quartiers, une diaspora va également se créer et de nombreuses autres communautés rastas vont naître, dont les “Twelve Tribes Of Israël” ou “12 tribus d’Israël” créée par Vernon Carrington, tendance dominante dont fit partie BOB MARLEY”. Cependant, de nombreux rastas n’appartiennent pas à une communauté et vivent leur foi à leur façon aussi !
Le rôle de Bob Marley, figure mithyque du “reggae roots”, a été de porter au niveau international l’idéologie rasta. C’est à partir des années 60 que le mouvement va se développer considérablement. Dans les musiques engagées on retrouve les thèmes rastas : la lutte contre “Babylone” (Babylone symbolisant la société occidentale mercantile et son pouvoir corrompu) avec “Junior Byles, le retour vers l’Afrique, les contestations contre les discriminations noires ...
Avec Bob Marley, les pionniers de cette musique seront “Jimmy Cliff”, Les Wailers : “Peter Tosh”, “Bunny livingstone”, “Burning spear”, “Big Youth” ... puis vont suivre de nombreux artistes !
Le reggae va prendre une ampleur internationale, en Angleterre notamment avec le style lover et punk avec le groupe “Aswad”. ; en Afrique, avec Alpha blondy, référent incontournable du reggae africain, “Tiken Jah Fakoly” aujourd’hui et la liste est longue d’artistes dans ce genre musical ... En France, avec Raggasonic, SaÏ-Saï, Sinsémilia, Massillia Sound System, le groupe Zebda qui mélange le reggae avec d'autres sons et inspirations rap, rock, raï ...
Bob Marley meurt en 1981 et restera à jamais une légende.
Les styles évolueront aussi avec les grands changements qui interviennent en Jamaïque dans les années 80 avec l’effondrement de l’économie et les affrontements socio-politiques, et le DJ ”Yellowman”, “Josey wales” ... entre autres.
On retrouve dès les années 90 “Beenie Man”, “Buju Banton” et un retour vers le reggae à messages rastas, puis “Sizzla” avec le new roots, le DJ “Capleton”, le chanteur “Luciano”, “Sean Paul” ...
La Jamaïque et les rastas restent le creuset d’une musique exceptionnelle qui a généré une vraie culture, des nouveaux courants musicaux. Aujourd’hui, le reggae de Bob Marley est toujours en large expansion dans le monde, de même que le culte pour le mouvement rastafari, dont l’idéologie : la lutte pour la dignité, la valorisation de l’identité africaine de son peuple, persécuté par des années d’esclavage et d’oppression a permis avec cet artiste l’ouverture de l’humanité à une nouvelle conscience spirituelle.
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