"Avec l'expérience, je fais ce constat : qu'importe l'âge, le public ou le lieu pour transmettre, l'Origazoom, le Street Art et la culture hip-hop, l'unité est un message que je perpétue. Nos cultures sont des richesses pour la paix, qui grandissent lorsqu'elles sont partagées. Elles évoluent, se diversifient pour que chacun puisse s'ouvrir aux autres. C'est pour cela que j'encourage vivement toutes les initiatives hip-hop qui laissent une grande place à la paix où chaque différence, chaque singularité peut s'exprimer !
Je tiens à remercier tous les enfants, jeunes et moins jeunes qui soutiennent et enrichissent ces cultures de rue, les artistes, acteurs du MOUVEMENT HIP-HOP qui ne cessent de les développer en leur donnant du sens au travers de leurs messages et ainsi ne laissent pas de place à l'ignorance, les acteurs sociaux et culturels qui créent des espaces d'expression et permettent d'amplifier le message positif du hip-hop et des arts urbains. Je remercie toutes ces familles qui ont su nous faire partager leurs différentes cultures, leur liberté, le respect des autres ...
J'ai toujours donné de l’importance aux messages, à la culture et aux techniques que véhicule mon expression artistique. Je les transmets au travers d'ateliers, auprès du plus grand nombre et je partage avec vous l'essentiel de ma pratique artistique (graffiti, aérograttage, spray painting, calligraphie, l'Origazoom) sur origazoom.fr.
N'hésitez pas à m'envoyer vos informations et documents pour enrichir ensemble ce sujet !"
L.Fixaris
Un phénomène de société entre art et dégradation ...
Dans le tag, il y a des aspects en opposition :
Les tagueurs veulent s’affirmer en tant que jeune créateur, cependant ils rejettent cette société qu’ils nomment “Babylone”.
Dans le groupe(1), l’autorité du leader est symbolique, fonctionnant avec des lois internes alors que dans la société, le pouvoir du chef est subie. Les tags se réalisent la nuit, en opposition au travail qui se réalise plutôt le jour. les tagueurs s’approprient des lieux qui deviennent privés pour eux, alors qu’ils sont publics ... Leur langage est inversé (le verlan), leur mode vestimentaire aussi (la casquette à l’envers) ...
Le graffiti est aussi un régulateur de la vie sociale. A notre époque moderne, les tags abondent dans les lieux où l’oppression sociale est la plus marquée, où la vitesse des flux (activités économiques), des communications (voies de circulation) est la plus saturée et génératrice de stress.
L’état psychologique du tagueur renvoie à l’état de la société elle-même qu’elle considère comme un marginal. Ce tagueur, délégué inconscient, ne fait que traduire le langage de la société.
L’ambivalence des pouvoirs publics à l’égard des tagueurs ne fait qu’ajouter à l’incompréhension généralisée et alimente ce phénomène de société : “La RATP par exemple n’hésitera pas à combattre farouchement le tag, alors que dans le même temps elle l’utilisera en 1984 dans sa campagne “graffiti-ticket” comme vecteurs de la modernité urbaine et de sa communication institutionnelle”(2).
“Le tag et le graffe” sont deux expressions artistiques à part entière.
Même si le graffe est une forme plus élaborée, le tag n’est pas un art mineur par rapport au graffe, puisque tout graffeur a d’abord été tagueur ; ils ont seulement des chemins et des buts différents.
Le tagueur doit taguer le plus possible, mais son style tient autant à la beauté de son travail qu’à sa production : la qualité en quantité !
Rappelons, par exemple, le parcours fulgurant du graffiti artist Jean-Michel Basquiat, reconnu mondialement dans le milieu de l’art, exposa en 1981, à l’âge de 21 ans avec les plus grands artistes de l’époque : Andy Warhol (le père du Pop Art), Keith Haring (artiste aérosol), Futura 2000 et Lee (graffeurs hip-hop, artistes aérosol).
Jean-Michel Basquiat, artiste autodidacte new-yorkais, d’origine porto-ricaine et haïtienne, taguait sur les murs de la ville son surnom “Samo”.
Le milieu “Underground”(3) de New-York et la rue lui donnèrent ses inspirations : l’usage de l’écriture est pour lui indissociable de son contexte.
“Son oeuvre est toute entière fondée sur la gestion d’un chaos ! En opérant ainsi la picturalisation de cette parole jusqu’alors tue, Basquiat a donné à l’art du graffiti ses lettres de noblesse, il l’a tiré de l’underground pour le porter au grand jour des musées et des galeries, c’est-à-dire à la reconnaissance d’une esthétique par le milieu de l’art lui-même”(4).
Le “graffe” : c’est une forme plus travaillée que le tag, dans le sens où on n’utilise plus le marqueur, seulement la bombe de peinture aérosol, le nom n’est plus l’essentiel mais un élément de la fresque.
Le graffe a débuté en France, à Paris en 1983, sur les palissades de chantier de la Pyramide du Louvre et celles de Stalingrad, faisant de ces lieux des passages obligés pour tous les tagueurs et graffeurs d’Europe.
Les aléas du temps et les nombreuses interventions de police suscitèrent la fin de ces hauts-lieux du graffiti. Mais celui-ci renaît un peu plus tard sur le terrain de Mouton-Duvernet au sud de Paris, puis à la gare abandonnée d’Auteuil, sans compter toutes les actions sur les voies ferrées de la SNCF et de la RATP jusqu’à maintenant.
Paris fut le départ d’un nouveau mouvement qui va s’étendre rapidement à toutes les grandes villes européennes : Berlin, Bruxelles, Milan, Barcelone, Amsterdam, Stockholm ...
Le graffe en Europe a créé de nouveaux styles. Avec le lettrage venu des Etats-Unis, le graffe va associer des personnages agressifs ou burlesques, des paysages, des couleurs. Le graffeur est le peintre de la rue !
Celui-ci trouve son inspiration, entre autres, à partir des bandes dessinées américaines (comics) ou françaises, japonaises (mangas) pour la réalisation de personnages de style figuratif.
- le “block style”, premier style de lettrage inspiré du tag, aux grandes lettres carrées,
- le “throw up”, le “bubble style”, le “flop”, aux formes rondes, aux graphismes plus compliqués à réaliser,
A ces premiers styles de lettrages viennent s’ajouter le “dégradé”, la “3D”, le “out line” ou ligne extérieure, contour très marqué du lettrage, puis :
- le “semi-wild” et le “wild style” (styles sauvages) sont des styles plus élaborés encore, illisibles pour les non-initiés où flèches et lettres compliquées associent la typographie et la calligraphie japonaise ou arabe, par exemple.
Futura 2000 et Lee furent de ces premiers à importer le lettrage graffe des Etats-unis.
En France Bando et Boxer sont des graffeurs de la première génération.
Le graffe c’est aussi la “fresque”, après le travail du lettrage s’ajoute la création du personnage (propre aux Européens) et la réalisation de la fresque où écriture, personnage, couleur, paysage se mélangent pour former un tableau gigantesque. Mode 2, Popay, Jeax ont été de ceux qui ont créé un style dans ce domaine.
Le “free style” ou style abstrait a été importé des Etats-unis par Jon en 1987, repris en France par les graffes de Lokiss, alliant couleurs et formes géométriques.
“Vandales ou artistes, les “writers”(5) n’en restent pas moins des créateurs porteurs d’une culture. S’il est considéré comme un art moderne, le graffiti ne fait qu’utiliser des techniques contemporaines, il est le prolongement d’une pratique ancestrale. Il y a seulement quelques milliers d’années des hommes préhistoriques peignaient ou gravaient sur les murs de Pompéï ou des grottes de Lascaux”(6).
Dans notre société évoluée, mais néanmoins violente, les cultures et le partage de ces cultures sont une solution pour la paix ! Le graffiti est plus que jamais un véritable outil d'expression, cependant il est encore loin d'être reconnu dans sa dimension artistique.
Dans leur film “GRAFFITI IFS”(7), les graffeurs CAZO et NOD (Artistes aérosol internationaux et membres fondateurs de l’association Espace Défis) défendent des idées humanistes et universelles, ils posent la question du devenir de l'humanité et de toutes ses richesses.
Le très fort message "Toute expression mérite d'être entendue" ! que proposent ces auteurs dans ce reportage documentaire, amène à réfléchir, à mieux connaître et comprendre la culture hip-hop et graffiti ; ils donnent des explications sur les techniques de graffiti et permettent surtout, de les rendre accessibles au plus grand nombre, initiés ou non.
“Ce film construit comme un documentaire se veut réaliste sur le hip hop et ses disciplines, pour cela nous avons recueilli des interviews qui se nourrissent de tous et qui témoignent de l'intensité de ce mouvement dans les messages et dans les techniques qu'il transmet et dans l'action qu'il génère. Des moments de vérité qui ne laisseront personne insensible, ni dans le doute, mais critique, pour une vraie prise de conscience sur ce qui doit être porteur de paix, pour plus de justice, ici et ailleurs.” CAZO
“Autour de cette réflexion “Toute expression mérite d'être entendue ... même la vôtre”, nous voulons partager notre mouvement qui fait du hip hop une culture universelle ! qui propose depuis très longtemps un esprit ouvert, libre et curieux ... c'est pour cela que tous les auteurs et ceux qui le soutiennent ont décidé de produire et de diffuser ce film indépendamment de tout monopole et industriel de la culture et de l’art ; pour plus de débats non élitistes, tenant compte de tous. Ce reportage amène des questions sur la place de l'artiste dans nos sociétés aujourd'hui, sur l'insertion du graffiti dans l'art contemporain, sur le phénomène de société qu'il suscite, sur sa valeur de “message”... NOD
MATERIELS GRAFFITI :
LE MASQUE DE PROTECTION
Les vapeurs de la bombe peuvent paraître “agréables” à l’odeur, elles n’en sont pas moins nocives. Il vaut mieux protéger ses poumons et son coeur (surtout en intérieur), avec un masque de protection respiratoire contre les vapeurs organiques et les poussières.
LA BOMBE AÉROSOL DE PEINTURE
Il existe différentes marques : Sparvar, Felton, True color, Belton, Krylon, Montana... vendues en magasin spécialisé pour le graffiti, de bonne qualité et d’un prix raisonnable. Ces bombes ont plusieurs contenances allant de 100 ml, 200 ml, 400 ml, 600 ml à 750 ml.
L‘EMBOUT
Il existe aujourd’hui une multitude de caps permettant différents effets et épaisseurs de traits. Les plus utilisés sont : le “fat cap” (largeur du trait : de 8 à 15 cm), le “skinny” (largeur du trait : de 2 à 3 cm), le “cap aiguille” (largeur du trait : de 0,5 à 1 cm).
LE MARQUEUR
Très apprécié des tagueurs, il existe une grande variété de marqueurs (posca ou autres) de différentes couleurs, de pointes et de largeurs, pouvant atteindre jusqu’à 10 cm de largeur.
LE STICKER
Extension du tag traditionnel, les stickers offrent un support d’expression supplémentaire aux “writers”, désirant s’approprier de petites surfaces stratégiques.
Ceci est le matériel de base. Selon les techniques travaillées, les expériences faites ... les matériels et matériaux utilisés sont multiples et propres à chacun (peinture murale, toile, pochoir, aérograttage ...)
(1) - “Graffiti de New-York”, documents de Mervyn Kurlansky et Jon Naar, texte de Norman Mailer, Chêne.Toujours dans l’objectif de développer des interventions de qualité et de permettre au plus grand nombre un accès facile et pédagogique aux arts visuels et graphiques, notre projet "Du Graffiti à l'Origazoom" s'attache à renforcer le lien entre le graffiti, l'art du pliage et l’écriture. Aussi, nous proposons, sur ce site, de nouvelles publications, en direction des jeunes et des adultes, intitulées : “Alphabets : histoires d’écritures, témoignages ouverts des pensées d'ici et d'ailleurs !”.
Si vous aussi souhaitez compléter nos sources d'informations sur les cultures et disciplines artistiques présentées dans cette rubrique et les faire partager au plus grand nombre, n'hésitez pas à nous en faire part sur notre site origazoom.fr !
HIP-HOP... GRAFFITI...
LE MOUVEMENT GRAFFITI
GRAFFITI ET POCHOIR
GRAFFITI ET COLLAGE
LE RAP
LE DJ’ING
HUMAN BEATBOX
LA DANSE HIP-HOP
TAG et GRAFFE: ORIGINES...
LE TAG, LE GRAFFE
TAG ET CALLIGRAPHIE
ALPHABETS: HISTOIRE D’ECRITURE
HISTOIRE DES PREMIERS ALPHABETS
HISTOIRE DE L'ECRITURE
L’APPORT “ECLAIRE” DES GRECS
LE SCRIBE
L’IMPRIMERIE
L’ALPHABET TAG